Alors pourquoi la Loi ? Elle a été ajoutée, pour que les transgressions soient rendues manifestes, jusqu’à la venue de la descendance à qui ont été faites les promesses, et elle a été établie par des anges par l’entremise d’un médiateur. Ce médiateur en représente plus d’un, mais Dieu, lui, est un. La Loi est-elle donc contre les promesses de Dieu ? Absolument pas. S’il nous avait été donné une loi capable de nous faire vivre, alors vraiment la Loi rendrait juste. Mais l’Écriture a tout enfermé sous la domination du péché, afin que ce soit par la foi en Jésus Christ que la promesse s’accomplisse pour les croyants.
Ga 3, 15-18

Claude Sélis
16-50
Je pense, chers frères, que vous accordez bien trop de place à la Loi. Surtout que, en fait, vous avez réduit la Loi à un certain nombre de préceptes, d'obligations ou d'interdictions. Je comprends cette déviation. Au départ, elle est bien intentionnée. Vous vouliez prendre la Loi au sérieux. Vous vouliez donc que les prêtres traduisent cette Loi en de multiples préceptes concrets. Ainsi vous seriez sûrs de ce qu'il faut faire ou pas faire pour plaire à Dieu, sans plus réfléchir. Oserais-je vous dire que, pour vous, la Loi est devenue une machine à bonne conscience d'une part et une machine à péchés d'autre part ? Or ce n'était pas cela l'esprit de la Loi que Moïse vous a donnée. Son but était de rendre Dieu présent entre vous, en vous, dans toute la communauté. Bien sûr, cela passe par des comportements concrets. Mais leur respect purement formaliste n'en fait plus du tout une présence de Dieu au monde mais un tableau de performances personnelles.
De plus, chers frères, depuis que vous avez reçu la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, avez-vous vraiment encore besoin de cette Loi (qui n'est -au fond- qu'un texte) alors que vous avez eu la grâce de rencontrer une Personne, celle de Jésus-Christ, aboutissement de la promesse antique d'une alliance avec Dieu et qui n'est plus un simple médiateur comme Moïse. Ce Jésus ne vous demande pas de respecter un catalogue de consignes mais de vivre de son message, en esprit et vérité, dans toutes les situations, connues et non encore connues. Le monde peut changer d'ici quelques décennies et, a fortiori, dans quelques siècles si Dieu le veut. Dans ces nouvelles conditions, imprévisibles maintenant, que signifiera la fidélité —vivante— aux valeurs fondamentales de l'Évangile de Jésus-Christ ? Voilà le défi auquel nous sommes et serons confrontés !
Claude Sélis
Bruxelles